La Manta Vida

La vie voile Manta

Arrivée aux TUAMOTU, premiers pas sur l'atoll de MAKEMO...13-20 octobre 2016

Nous avons mis 5 jours des Marquises pour rejoindre l'atoll de Makemo, aux Tuamotus. 500 milles à parcourir, Manta aurait dû les avaler vite.  Mais le vent n'a pas été favorable, il s'est même plutôt absenté, et nous avons fait la moitié du trajet au moteur. Ce que nous n'apprécions guère, mais pas le choix.

 

Il faut savoir que nous sommes à la fin de la saison des alizés (l'été dans l'hémisphère Sud), et que nous attaquons doucement la saison cyclonique (l'hiver), où les vents sont moins réguliers et les averses plus nombreuses. Alors cette absence de vent ne nous a que peu surpris.

Notre heure d'arrivée devant la passe de Makemo ne coïncide hélas pas avec l'étale. Nous devons donc attendre 3 heures devant l'entrée du chenal pour pouvoir rentrer à marée haute (nous avons loupé la marée basse, plus propice). En effet, les passes pour rentrer dans les atolls des Tuamotus sont des chenaux étroits, encadrés de corail et sujets à de violents courants, tourbillons voir même mascarets selon les conditions de vent, de mer, et de marnage. 

La passe de Makemo n’est pas la plus facile. Malgré notre heure de passage judicieusement choisie, nous rencontrons de violents tourbillons. Julien doit pousser le moteur et tenir fermement la barre pour nous éviter de belles embardées. Heureusement, un alignement est installé et nous pouvons le suivre aisément, les amers étant bien évidents (deux grands poteaux blancs, notés rouges sur la carte mais délavés avec le temps).

 

 La pleine lune est dans 2 jours, nous sommes en vives eaux, et c'est pourquoi nous rencontrons de tels courants. Au milieu de notre passage, nous sommes à 1,9 nœuds, notre moteur à plein régime nous poussant à 7 nœuds, il y a donc environ 5 nœuds de courant. Heureusement un petit raccourci nous permet de sortir du chenal avant sa fin, nous évitant de subir plus longtemps ces désagréments.

Nous dénichons un petit mouillage solitaire, et nous posons soigneusement notre ancre dans un nid de sable, de multiples patates de corail nous entourant. Le rayon d’évitage est calculé au mètre près, Julien met la longueur de chaîne « juste juste », il n’y pas pour l’instant pas une once de vent.

Nous passons 2 jours idylliques à cet endroit, dénichant tous les soirs sur la plage de nombreux crabes dont nous nous régalons au dîner.

 

Le vent ne nous oubliera pas, dans la nuit du 2ème jour il s’installe franchement, levant un désagréable clapot et nous réveillant comme deux furies sur les coups de 4 heures. Il faut vite partir de là, nous sommes entourés de dangers potentiels : nos belles patates de corail, si fabuleuses à contempler en snorkelling, deviennent nos pires ennemis. La chaîne en a évidemment profité pour en faire le tour et les détours, nous peinons à la dégager de là. Il nous faudra 1 heure de bataille pour nous en sortir, l’un sous l’eau et l’autre entre la barre et le guindeau.

 

Nous filons au village, situé de l’autre côté de la passe, où nous nous mettons à quai, ce dernier nous abritant du vent et de la mer. Bien qu’il soit en béton et peu accueillant à première vue, nous y trouvons un hâvre de paix pour nos pauvres âmes épuisées par tant de manœuvres.

Nos amis Johan et Alix avec leur bateau Keep Cool viennent nous y rejoindre le lendemain, après avoir navigué depuis l’atoll d’Hao, situé 100 milles plus au Sud.

Nous sympathisons aussi avec nos voisins de quai, propriétaires d’un bateau en aluminium : « Babar », appartenant à l’unique docteur de Makemo, son mari et toute sa joyeuse famille, qui tiennent aussi la seule pension de l’île. 

Enfin notre amie Flo, dingue de kitesurf, nous rejoint par avion quelques jours après.

 

Nous sommes donc bien entourés et passons d’agréables moments durant ces 4 jours d’escale : snorkelling dans la passe avec les requins, wakeboard, sorties en dériveurs… Que d’occupations !

Nous en profitons aussi pour nous ravitailler en gasoil lors du passage du cargo qui ravitaille l’atoll : nous achetons avec Keep Cool 200 litres (quantité minimum vendue) que nous nous partageons. Le chef mécano nous a la bonne et nous offre gracieusement quelques litres en plus, prélevés directement dans la cuve du réservoir. 

 

En parlant avec l’adjointe du maire, j’arrive aussi à obtenir un peu d’eau, produit très précieux aux Tuamotus. La seule eau disponible ici est l’eau de pluie, stockée dans de grands réservoirs en plastique pour les particuliers, ou en pierres sous terre pour les « réservoirs ancestraux », ou tout simplement muré au sein de la mairie, comme me le montre du doigt l’ajointe (« là-bas, au fond ! ») pendant que nous discutons devant la porte d’entrée. 

 

Nous finalisons aussi notre avitaillement en produits frais, autre luxe aussi, mais dont nous ne pouvons nous passer : tomates, chou, concombres et quelques oranges. Rien de plus, nous ne sommes pas assez riches (salades à 15 euros…). 

Demain nous quittons le quai pour nous aventurer dans le lagon de Makemo qui fait plus de 60 kilomètres de long. Nous allons le traverser à moitié pour nous arrêter dans une inflexion de la côte, nous offrant un petit abri des vents principaux. Keep Cool nous suivra, et sûrement Babar nous y rejoindra aussi pour le week-end. Il faudra garder un œil attentif à l’avant, les patates de corail sont nombreuses à Makemo, même en pleine eau.

 

Mouillage idyllique dans le lagon de Makemo

Mouillage idyllique dans le lagon de Makemo

Festin de crabes avec notre chasseur-cueilleur Julien

Festin de crabes avec notre chasseur-cueilleur Julien

MAKEMO et sa voisine KATIU vues du ciel

MAKEMO et sa voisine KATIU vues du ciel

Julien dans le dériveur fabriqué par Aurélien, lui aussi charpentier de marine (au premier plan) et sa petite fille Joyce

Julien dans le dériveur fabriqué par Aurélien, lui aussi charpentier de marine (au premier plan) et sa petite fille Joyce

Manta à quai

Manta à quai

Visite mensuelle du cargo de ravitaillement, le long du quai de gauche à droite : Keep Cool, Babar et Manta

Visite mensuelle du cargo de ravitaillement, le long du quai de gauche à droite : Keep Cool, Babar et Manta

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M
bien contente de suivre de nouvelles nouvelles<br /> bon courage et bises pas salées
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