La Manta Vida

La vie voile Manta

FAKARAVA (suite) retour au Nord de l'atoll

Quelques jours plus tard nous voici repartis pour le Nord de l’atoll, pour nous réapprovisionner au village principal. Nous reprenons notre bouée habituelle, mise gracieusement à disposition par la mairie. Notre petit troupeau de rémoras (qu’on appelle les « poissons pilotes », de la même famille que les raies et requins) revient squatter sous notre coque. 

Nous les avons maintenant apprivoisés et les nourrissons à la main, directement depuis la jupe arrière. Ils sont tout à fait charmants, et nous pouvons caresser le dessus de leurs têtes, munis d’un gros patch mi gluant, mi abrasif. Cela ressemble étrangement à une semelle de chaussure et leur permet de se coller à leur hôte (requin ou grosse tortue marine par exemple), pour se nourrir des restes de leur repas.

 Le vent est tombé, les vagues sont de retour dans la passe Nord, nous partons donc surfer avec Eric, sa femme Judith et leur fils Tony (que nous avons rencontré lors d’une session surf à notre précédente escale) qui nous y emmènent avec leur 4x4. C’est dimanche et tout le monde vient sur le spot avec son véhicule et de quoi boire et manger. Nous surfons toute la journée (de 7h30 à 17h car ici les journées commencent très tôt !), et sommes abreuvés et nourris avec grand soin par toute la famille. 

Quelle belle journée… Les vagues sont « glassy » (la mer est d’huile), elles se déroulent parfaitement et forment des murs d’eau où l’on voit toute la vie marine par transparence, comme un véritable aquarium concave.

Il faut cependant prendre soin slalomer entre les patates de coraux qui émergent ça et là et effectuer son « take off » avec précision entre 2 proéminences marines.  Mais petit à petit nous prenons « le coup » et arrivons à surfer en toute confiance.


Tout le village est là, et nous sommes chaleureusement accueillis par les autres surfeurs, petits et grands. Cependant aucune femme ne semble surfer, et j’en suis toute désappointée après mes rencontres avec des surfeuses de tout âge aux Marquises. 

Ensuite, je discute avec un « réré » (homme habillé en femme, très fréquent en Polynésie), qui me dit que « Oui, avant je surfais, il fut un temps, quand j’était un garçon… Mais j’ai arrêté depuis que je suis devenue une femme». Comme si le sexe imposait ou non la pratique de ce sport…

 

Les jours d’après nous flânons entre le bateau et le village. Tony vient en « va’a » (pirogue à balancier) nous apporter un régiment de papaye, cadeau d’une valeur inestimable ici car les fruits et légumes coutent très chers et sont tous importés. Julien s’exerce un peu à la pratique de la va’a. Premier essai : il chavire ! Deuxième essai c’est le bon et il file, en pagayant d’un côté puis de l’autre avec sa rame en carbone, très stylée (fabriquée à Tahiti).


Une fois par semaine, le mercredi, le « Cobia », un vieux cargo vient ravitailler le village et il faut se dépêcher pour espérer acheter du frais au magasin ! Il est aussi difficile de trouver du poisson. En effet, le poisson du lagon est intoxiqué à la ciguatera et il y a seulement 2 pêcheurs sur l’île qui se donnent la peine d’aller chasser au large quelques thons ou daurades coryphènes. Ainsi le Cobia ramène même du thon surgelé de Tahiti ! Un comble quand on sait à quel point les eaux sont poissonneuses autour de l’atoll.

Nous rencontrons plus tard Richard cœur de Lion, Marcel et Hugo qui nous invitent un soir à les écouter jouer de la musique. Richard est au yukulélé, Marcel à la guitare et Hugo à la contrebasse. La contrebasse est plutôt une « contrebassine » : une poubelle retournée, un gros fil de pêche en nylon et un morceau de tube PVC pour le tendre. Le son n’en est pas mauvais pour autant et nous nous régalons de les écouter. 

Richard improvise des paroles moitié françaises, moitié polynésiennes. Il nous crée quelques titres tels que « Maman je pense à toi tout le temps », « Il ne faut pas t’asseoir par terre sinon un chien va te pisser dessus » et « Ya pas travail, manger cailloux » (notre préférée).

Nous les applaudissons et ils rient de bon cœur car c’est la première fois qu’ils sont acclamés ! Enfin Richard improvise une dernière composition avec notre expression « Aïe Aïe Aïe » typiquement caribéenne, qui plait toujours autant depuis les Marquises jusqu’aux Tuamotus.

 

Un des rares potagers aux alentours de Rotoava. Nous avons pu y acheter quelques légumes à ma plus grande joie(salade, tomates, petits poivrons noir, chou) En discutant avec le couple de maraîchers nous apprenons qu'il y a quelques années, chaque villageois cultivait son potager. Puis la dynamique et l'envie se sont perdues, la terre demandant beaucoup d'efforts et l'import s'étant intensifié, pour ne pas dire devenu la norme....

Un des rares potagers aux alentours de Rotoava. Nous avons pu y acheter quelques légumes à ma plus grande joie(salade, tomates, petits poivrons noir, chou) En discutant avec le couple de maraîchers nous apprenons qu'il y a quelques années, chaque villageois cultivait son potager. Puis la dynamique et l'envie se sont perdues, la terre demandant beaucoup d'efforts et l'import s'étant intensifié, pour ne pas dire devenu la norme....

Un des premiers phares construits à Fakarava, sur la côte Nord. A l'époque, au coucher de soleil un enfant était désigné et il partait du village à pied, muni d'une torche pour allumer le phare

Un des premiers phares construits à Fakarava, sur la côte Nord. A l'époque, au coucher de soleil un enfant était désigné et il partait du village à pied, muni d'une torche pour allumer le phare

Moment de répit à Rotoava, notre premier bar avec terrasse depuis les Galapagos. C'est avec grand plaisir que nous savourons une glace (la prémière depuis ....Noël) en compagnie de la famille Keep Cool et de Flo. Alice pose sur le banc du bar face au lagon, avec Lise...

Moment de répit à Rotoava, notre premier bar avec terrasse depuis les Galapagos. C'est avec grand plaisir que nous savourons une glace (la prémière depuis ....Noël) en compagnie de la famille Keep Cool et de Flo. Alice pose sur le banc du bar face au lagon, avec Lise...

La vague de la passe Nord

La vague de la passe Nord

Julien surfe sur la vague

Julien surfe sur la vague

Entre deux sessions de surf Julien se régale de poulet grillé caramélisé et de riz (cuisiné par Judith le matin même à 5h)

Entre deux sessions de surf Julien se régale de poulet grillé caramélisé et de riz (cuisiné par Judith le matin même à 5h)

Navigation à la voile dans le lagon, Flo à la barre et Julien qui lui donne des consignes de cap. Nous faisons la course avec le bateau "Keep Cool", tout l'équipage est très concentré. Il nous faudra  5 heures pour traverser le lagon de part en part (depuis la passe Sud jusqu'à la passe Nord)

Navigation à la voile dans le lagon, Flo à la barre et Julien qui lui donne des consignes de cap. Nous faisons la course avec le bateau "Keep Cool", tout l'équipage est très concentré. Il nous faudra 5 heures pour traverser le lagon de part en part (depuis la passe Sud jusqu'à la passe Nord)

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Vous avez plongé j'espère???!!!! La passe Sud, vous y étiez, c'est un truc de fous !!!! Bizou
Répondre